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Les discours sur la vertu qu’on prononce traditionnellement lors de la séance publique annuelle de l’Académie française sont d’agréables exercices que l’assistance écoute en souriant ou en somnolant.
Il n’en a pas été ainsi le 5 décembre 1996. Le discours de Jean Dutourd a éclaté comme une bombe sous la Coupole. On s’attendait au badinage habituel : on entendit un réquisitoire sur l’état de la morale dans le monde actuel, régenté par la dictature de la pensée unique. La vertu consiste à rejeter la « morale venue du froid » qu’on nous impose, et qui n’est que la forme moderne du vieux fanatisme puritain.
Sa première tâche est de résister au pilonnage médiatique, ce qui n’est pas facile. Le mensonge aujourd’hui s’appuie sur des images. D’où le constat de Dutourd : « Nous sommes tous devenus de petits saints Thomas ; nous ne croyons que ce que nous voyons, mais ce que nous voyons est faux. »
À en juger par les réactions qu’il a suscitées dans le public, le Discours sur la vertu du 5 décembre 1996 pourrait bien être un manifeste contre le « politiquement correct ». Il est accompagné d’une vingtaine de textes récents et inédits qui constituent, par de nombreux aspects, sa genèse.