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Traduit du serbe par G. Lukic et G. Iaculli
En éclatant, la Yougoslavie a fait se disperser des centaines de milliers de jeunes gens dans le vaste monde. Trois de ces exilés sont de retour dans leur ville. Avec un jeune couple qui n’a pas quitté le pays, ils forment une bande d’amis. Ces cinq personnages très imaginatifs sont respectivement designer publicitaire et cinématographique, musicien, concepteur de logiciels, cinéaste et tenancier d’un café nommé Pharmacie. Au cours d’un été torride, leurs échanges amicaux s’acheminent vers une issue étrange, sorte d’œuvre collective.
Leur ville a été bombardée. Elle a perdu ses ponts et on est en train de les reconstruire. De gigantesques marteaux-pilons fonctionnent jour et nuit. Le rythme lancinant de leur travail domine la ville. Utilisant leurs diverses connaissances et des moyens techniques improvisés avec génie, les cinq amis vont capter et métamorphoser ce rythme – qui n’est pas sans rappeler celui du cœur – pour le renvoyer de nouveau sur la ville et plonger celle-ci dans une sorte d’extase.
Telle est la trame la plus visible d’une histoire bien plus complexe que nous raconte une narratrice portée à l’errance, les espaces de ses errances étant ceux de ses connaissances, histoires et mythes. Autrement dit, l’art de la digression, déjà consommé dans Cadeau d’adieu, œuvre précédente de l’auteur, continue à se déployer ici de manière étonnante. Pluie et papier est une œuvre dense et exigeante qui saura récompenser le lecteur par une inventivité et une originalité rares.