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Traduit du serbe par Vladimir André Cejovic
Postface de Stanislav Vinaver
214p.
A l’aube du XXe siècle, tandis que dans les grandes capitales de l’Europe occidentale, des ouvriers, hier encore paysans, s’éreintent à travailler sous le joug de l’industrie, œuvrant à la promesse d’une nouvelle civilisation, dans les régions des Balkans, encore sous domination ottomane, des hommes ne cessent de revivre leur tragique soif de liberté.
C’est ainsi que les personnages de Stankovic portent en eux l’avènement d’une aube avortée par l’asservissement à un empire à l’agonie, et vaincue d’avance par un empire en devenir.
L’œuvre de Stankovic est parcourue d’hommes et de femmes qui attendent – attendent le miracle de la vie – jusqu’à ce que, l’âme étouffée par la réalité devenue impossible à vivre, ils sombrent dans la seule issue qui leur paraît ne pas offenser Dieu : la résignation. Seuls les plus âpres se rebellent contre l’univers, par une énergie du désespoir refont surface, et, au-delà de toute morale humaine, opposent à tous et à tout leur droit à la vie.
« Il rêvait d’une littérature, si je puis la nommer ainsi, faite de sèves rares et précieuses : un immense chêne humain, avec de profondes racines ramifiées dans la terre et un faîte majestueux, mais qui est blessé, et qui recouvre et protège sa plaie, jour et nuit, d’une sève résineuse odorante, son propre sang. » Stanislav Vinaver