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Traduit du serbe par Alain Cappon
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, une ville de Yougoslavie, quelque part en Voïvodine.
Une ville haute et une ville basse, une population mêlée, aux origines variées, aux religions diverses. Dans cet équilibre, ni fragile ni séculaire, pénètre un voyageur, venu par les chemins enneigés. Il ne perturbe rien, il vient simplement prendre sa place dans le tableau, comme dans une société qui l’attend, à l’image de Soko, la chienne du précédent gardien. Car Bogdan Zurajica vient d’être embauché par la fabrique de Monsieur Albrecht, comme gardien de l’entrepôt de meubles. Il y côtoiera David, l’apprenti, et Maître Franz, le responsable d’atelier. Une petite société à elle toute seule, cette fabrique, tant ce qui va s’y dérouler est le reflet exact de ce qui traumatisera la ville toute proche.
Le IIIe Reich envahit la Pologne et mobilise ses forces, les Souabes, ces Serbes de souche allemande. Et lorsque trois jours plus tard, l’armée allemande investit la ville, les équilibres se redessinent. On découvre tout à coup que son patron est juif, que sa jolie voisine est souabe, que son ennemi juré est de la même origine que soi … Tout se bouleverse et chacun cherche sa place dans ce grand chambardement.
Tout à la fois saga familiale, chronique sociale, fresque historique, Les loups de Voïvodine est surtout un roman d’une poésie flamboyante. Qui porte un regard très juste sur l’homme et sa société, et donne bien des clefs sur l’Histoire des Balkans.
Miroslav Popović est né en 1926 en Yougoslavie et meurt en 1985. Son unique roman, publié à 57 ans, sera un grand succès public et médiatique, couronné de prix prestigieux. Les loups de Voïvodine vient rompre avec les tabous entourant la sombre période de la Seconde Guerre mondiale. Un livre destin à l’image de son propos et de son auteur qui connut les geôles de Tito.