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Traduit du serbe par Marko Despot
Préface Veljko Djuric Misina
Postface Luba Jurgenson
« Sur la carte mentale de l’anéantissement des Juifs dont dispose le lecteur français, un lieu devenu symbole absolu – Auschwitz – tend à absorber tous les autres, un mode d’extermination – la chambre à gaz – à désigner la Shoah dans son ensemble. […]
La figure du SS est ainsi nécessairement convoquée dès lors que nous nous représentons le génocide : il accueille les convois sur le quai, on le retrouve dans l’encadrement des foules menées vers les sites de massacre. Or, il nous faudra d’emblée, pour aborder le témoignage d’Egon Berger, complexifier notre imagerie du crime de masse. À Jasenovac, camp d’extermination (officiellement “camp de rassemblement”) pour Serbes, Roms, Juifs et opposants, un des premiers et des plus meurtriers de la Seconde Guerre mondiale, on ne le verra pas, le lieu étant géré uniquement par des oustachis. On ne verra pas non plus de chambre à gaz, les moyens de tuerie y étant les plus primitifs et les plus cruels. »
Luba Jurgenson, extrait de la postface
« Ce camp se distingue des autres à plus d’un titre. Tout d’abord parce que les victimes n’étaient pas nécessairement uniquement juives. Et il se distingue aussi par la façon dont on y tuait les gens, à l’aide de marteaux, de couteaux, de pierres. »
Shimon Peres, lors de sa visite à Jasenovac en 2010
Egon Berger (1912-1988) livre ici un témoignage capital sur les quatre années de captivité qu’il a passées au camp d’extermination de Jasenovac, de 1941 à 1945
Egon Berger (192-1988), juif de Zagreb, est le seul survivant de Jasenovac à avoir témoigné de son vivant, dans un livre paru en 1966. C’est cet ouvrage terrible, ce document insoutenable mais de première importance, que les Editions des Syrtes proposent ici, accompagné de photos d’époque retrouvées pour la plupart sur les gardiens de ce camp de la mort.