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Traduit du serbe
L’actualité centrée sur la crise des pays de l’Est a remis en exergue le problème du Kosovo. Cette région, depuis le Moyen Age, est considérée comme le berceau de l’Etat serbe. Les innombrables monastères, églises et trésors artistiques qui s’y déploient l’attestent. C’est au Kosovo qu’en 1389 fut consommée la défaite face aux Turcs qui valut au peuple serbe d’être placé sous leur tutelle. Une tutelle, d’ailleurs, qui allait concerner tout le monde balkanique.
Les Albanais, convertis à l’Islam, se mirent au service de l’empire ottoman, et semèrent la terreur sur la population autochtone qui dut ainsi quitter ses terres. Il en résulta, au cours des siècles, une modification démographique au profit des Albanais, même si, en 1900, les Serbes se trouvaient encore en position majoritaire. En 1912, la Serbie libère le Kosovo. En 1914débute la Première Guerre mondiale. Pendant la retraite de l’armée et de la population serbes devant les Allemands et les Autrichiens, les Albanais se livrent au pillage et au massacre de soldats déjà décimés par la faim et les épidémies. Pourtant, en 1918, après un effort de guerre sans précédent, la Serbie, alliée notamment à la France, sort victorieuse du grand conflit. En 1919 naît un nouvel Etat: la Yougoslavie.
Ce sont la Seconde Guerre mondiale et la guerre civile qui déséquilibrent profondément la situation démographique au Kosovo. D’abord par la terreur que les Albanais alliés à l’Italie fasciste exercent sur la population serbe qui abandonne ainsi le pays natal et qui, même après la guerre, par la décision de Tito, ne peut regagner ses foyers. Le pouvoir communiste ignore délibérément les forfaits perpétrés par les Albanais : violation de sépultures orthodoxes, profanations des églises., viols et persécutions psychologiques. « Une Serbie faible – une Yougoslavie forte » est le slogan qui inspire la constitution de 1974. L’immigration clandestine provenant d’Albanie ainsi qu’une forte démographie complètent l’actuelle situation de la région. Après quatre décennies d’oppression politique et de propagande la culpabilisant, la Serbie retrouve sa voix. Ce livre est la chronique des luttes menées par le clergé orthodoxe, les intellectuels et le peuple pour le maintien des droits historiques serbes et monténégrins sur le Kosovo. Athanase Jevtitch s’est arrêté dans les villes, les villages, les monastères. Il a écouté les récits des habitants, de ceux qui ont résisté à toutes les pressions et se sont maintenus sur leur terre.
Le lecteur trouvera ici matière à se familiariser avec une histoire complexe, souvent victime de simplifications hâtives.