« Migrations », par Nikola Milosevic
Pavle, le mélancolique rebelle, qui cherche désespérément à retrouver une certaine Monténégrine aux yeux verts et aux cils couleur de cendre qu’il a croisée à Kiev, sert de contrepoint à son frère Yourat, comme il sert de contrepoint au grand maître des affaires secrètes : Georguy Trandafilovitch. Identité à nouveau, métaphysique, face à la diversité des destinées humaines. Le gros Yourat reniera très vite ses idéaux moraux ou nationaux, obstacles à ses aspirations d’adaptation à la vie nouvelle. « Sur le Don ou sur le Begej, un acacia est toujours un acacia. » Lui aussi est un modèle d’habileté et pourtant ces deux-là ne seront pas quittes pour autant des malheurs qui planent sur leur tête comme des oiseaux de proie. Yourat, blessé au combat, finira amputé, tandis que Georguy, lui, ne parviendra jamais au bonheur à cause de la plus banale et la plus triste des infidélités conjugales.